France Télécom a accentué l'an passé son développement à l'international, qui pèse désormais plus du tiers de ses revenus, et continue de tirer profit de la croissance de sa filiale mobile Orange, moyen pour le groupe de contenir son déclin dans la téléphonie fixe.
L'opérateur public français a dévoilé mardi un chiffre d'affaires global 2001 en hausse de 27,8% à 43,026 milliards d'euros, dont 15,4 mds EUR réalisés hors de l'Hexagone (77,3% de plus qu'en 2000). Les revenus dégagés à l'étranger pèsent désormais 35,8% de l'ensemble, presque trois fois plus qu'en 1999. "Les moteurs de croissance continuent à tourner à plein régime", s'est félicité lors d'une conférence de presse téléphonique le directeur financier du groupe, Jean-Louis Vinciguerra, en référence aux filiales Orange (téléphonie mobile), Wanadoo (internet) et Equant (télécommunications d'entreprises). Orange a enregistré en 2001 un c.a. de 15,087 mds EUR en hausse de 25%. L'opérateur compte désormais 39,3 millions de clients dans le monde ( 29%), dont 17,8 millions en France et 12,4 millions au Royaume-Uni, son second marché domestique où il revendique la première place du secteur. Dans ces deux pays, le c.a. d'Orange a augmenté respectivement l'an passé de 21% à 6,876 mds EUR et 27% à 5,337 mds EUR. Wanadoo a vu son c.a. progresser de 41% à 1,562 md EUR. Celui d'Equant a gagné 12% à 3,064 mds USD. La bonne tenue des filiales du groupe de Michel Bon n'a pas totalement compensé la décrue de son activité historique de téléphonie fixe en France, dont le c.a. a reculé de 1,2% l'an passé et de 5% pour les seuls services vocaux, du fait des baisses de tarifs d'appels. Bonne nouvelle toutefois pour le groupe, le dernier trimestre 2001 a confirmé "le ralentissement des pertes de part de marché" par rapport à ses concurrents hexagonaux sur le trafic longue distance. Au total, ces pertes ont été de 3,2% de parts de marché en 2001, contre 13,5% en 2000. Patron des activités fixes de France Télécom, Marc Fossier a estimé que l'ouverture à la concurrence du marché des communications locales se déroulait "plutôt mieux" qu'escompté. Il a confirmé ne pas craindre pour 2002 plus qu'une "légère érosion" du c.a. sur le segment. "La réduction de la dette (Ndlr, 64,9 mds EUR au 1er semestre 2001) reste une priorité essentielle du groupe", a réaffirmé mardi M. Vinciguerra. Il s'est refusé à commenter l'état d'avancement du plan d'assainissement financier du groupe, dont les résultats complets seront publiés en mars, et n'a pas souhaité s'avancer non plus sur les conséquences éventuelles des problèmes financiers du câblo-opérateur américain NTL, dont France Télécom détient 24%. Il a aussi minimisé l'impact sur les comptes de la crise économique en Argentine, où France Télécom est présent au capital de l'opérateur local Telecom Argentina (TA), en soulignant que le groupe de Michel Bon ne consolidait que 14% du résultat net de TA. Tout en jugeant "souhaitable à moyen terme" une consolidation du marché allemand de la téléphonie mobile, le grand argentier de France Télécom a renvoyé à plus tard un mouvement du groupe sur ce terrain. "Si nous devions participer à une consolidation, cela se ferait en étroite liaison avec Mobilcom (Ndlr, contrôlé à 28,5% par France Télécom) et si bien sûr c'est dans l'intérêt des actionnaires de France Télécom, d'Orange et de Mobilcom mais pour l'instant nous n'avons aucun contact particulier avec d'autres acteurs", a assuré M. Vinciguerra. L'affirmation, qui fait suite aux rumeurs plusieurs fois démenties d'un possible rachat d'E-Plus (filiale allemande du néerlandais KPN), n'a pas convaincu le marché: à mi-séance, l'action Orange perdait 2,56% à 8,75 ? à la Bourse de Paris. Le titre France Télécom était de son côté en léger gain à 39,50 ? ( 0,2%). L'action Equant affichait une hausse de 3,56% à 13,66 ?.

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