Face aux besoins croissants de télécommunication, les entreprises se trouvent confrontées à des choix technologiques difficiles : DSL ou fibre optique ? Selon CELESTE, fournisseur d’accès haut débit pour les entreprises, cette difficulté ne repose pas sur des contradictions techniques fondamentales mais plutôt sur une vision stratégique à moyen terme.

Confrontée à des besoins de performance, de disponibilité et de sécurité, une entreprise qui souhaite s’équiper ou rénover son réseau Télécom dispose de large panel de technologies : cuivre / DSL, fibre optique, WIFI / WIMAX, radio, satellite… De quoi s’y perdre pour des chefs d’entreprise parfois peu formés techniquement et influencés par des communicants pressés d’enterrer le DSL à l’annonce des vagues du déploiement des réseaux de fibre optique.

Certes les connexions ADSL sont parfois insuffisantes pour les besoins professionnels, quoique qu’elles répondent comme les connexions Numéris à des besoins ciblés. Les entreprises choisissent donc des connexions SDSL. Connexion à débit garanti, SDSL signifie Symmetric Digital Subscriber Line - ou DSL symétrique, ce qui implique une méthode de transmission de données (de 512k à 8M) garantissant un débit identique dans les deux sens. Donc du réseau de l'entreprise vers l'extérieur (ou canal montant) et réciproquement (canal descendant)… Ce qui permet évidemment des transmissions en réseau plus fiables et surtout un travail à distance en réseau plus performant (accès aux applications centralisées par exemple).

Compte-tenu de ces arguments, on peut se demander pourquoi choisir la fibre optique. La différence première de la fibre repose sur les débits proposés : de 1 méga à 1 giga ! Mais au-delà de ces débits que peu d’entreprises consomment en réalité, le choix de la fibre c’est celui d’une infrastructure robuste et caractérisée par sa très haute disponibilité. Les informations transitent à la vitesse de la lumière avec des taux de disponibilité proches de 100%. De plus, la diversification des technologies s’accompagne d’une diversification des fournisseurs, toujours appréciée par les chefs d’entreprise.

Spécialisée sur le segment des entreprises et des PME, CELESTE développe pour ses clients des solutions innovantes utilisant majoritairement des connexions SDSL : pour des réseaux privés de sites distants (VPN), des solutions de téléphonie haut de gamme... Au printemps, la société a lancé une offre de fibre optique en partenariat avec les Délégations de Service Public sur une quarantaine de départements, ce qui lui permet aujourd’hui de faire un bilan plus contrasté que les analyses ravageuses sur la fin du DSL.

En effet, malgré les efforts des collectivités, la capillarité des réseaux de fibre reste encore à densifier et interconnecter. Nadia Dernaoui, conseillère commerciale CELESTE témoigne de cette difficulté « Certaines demandes de nos clients n’ont pas pu être satisfaites faute de raccordement possible ou des travaux d’ingénierie trop onéreux…, alors qu’ils sont implantés en petite couronne parisienne. » Donc un grand chantier de développement et de coordination / mutualisation des réseaux dont le financement reste encore à étudier (taxe sur ADSL par exemple).

D’autre part, les tarifs des abonnements mensuels restent encore élevés voire inaccessibles pour de nombreuses PME : une fourchette comprise entre 800 et 1 600 euros/mois pour du 10 méga garantis… Ce niveau de prix s’explique par les stratégies des grands groupes inquiets de la cannibalisation du SDSL par la fibre. Cependant, dans certains départements ou agglomérations dynamiques comme celle d’Arras, les efforts des collectivités à travers leurs Délégations de Service Public, les prix mensuels des connexions SDSL et fibre optique pour 10 mégas sont équivalents.
Cette stratégie est gagnante pour Nicolas Aubé, fondateur de CELESTE. « Nous avons de plus en plus de demandes d’entreprises qui souhaitent s’implanter sur de nouveaux sites en fonction du raccordement à un réseau fibre interconnecté nationalement. Les collectivités qui misent sur la fibre renforcent leur attractivité et leur potentiel de développement économique».

Donc un réseau à développer, des stratégies tarifaires à repenser…mais aussi une complémentarité des deux technologies, expliquée par ce spécialiste du haut débit pour les entreprises. « Un équipement de tous les sites d’une entreprise en fibre semble peu réaliste actuellement. Un raccordement du siège en Fibre Duo (fibre et SDSL) et une interconnexion des sites distants en SDSL, c’est la solution les plus probable au regard des besoins professionnels. »

Prédire la fin du DSL semble donc prématuré et peu réaliste. Les collectivités et les entreprises ont de nombreux intérêts économiques et stratégiques à se connecter en fibre mais également à conserver une technologie complémentaire aux avantages éprouvés.

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